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Salvatore Adamo



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Salvatore Adamo

Ô monde

Assis au bord du temps, à la lisière du monde
Je regarde passer les gens qui défilent à la ronde
Je regarde passer la vie, j'ai l'humeur vagabonde
Et je pleure et je ris, de seconde en seconde
Et là, bien loin de moi, c'est fou ce que je vois

D'abord, je vois tout ce qu'on sait depuis des millénaires
On chante dans les palais, on pleure dans les chaumières
Dans les palais, on mange du caviar à la louche
Dans les chaumières, on s'en paie juste l'eau à la bouche
Je vois des escrocs qu'on accueille partout comme des stars
Et des pauvres gars en taule pour un loyer en retard
Tout au fond d'une impasse, un junkie agonise
Le dealer, lui, se prélasse en gondole à Venise

Ô Monde ! Monde, ne m'en veux pas, mais je me sens mieux loin de toi
Oh ! Assis au bord du temps, je regarde le monde
Il est triste ou marrant, de seconde en seconde
Au bout de ma lorgnette, j'en vois de toutes les couleurs
Je vois des choses un peu bêtes et d'autres qui font peur
Je vois des pays où l'homme fait des folies de son corps
Mais la femme adultère est lapidée à mort
Monde, Monde, excuse-moi, mais je ne comprends plus tes lois

Imaginez que, chez nous, on impose la vertu
Qu'on ne puisse même plus rire de nos histoires de cocus
Je me vois sous la pluie, abandonné, trempé
Courant vers un taxi qui me file sous le nez
Non seulement ma belle m'avait posé un lapin
Mais je la vois passer dans la Rolls d'un rupin

Ô Monde ! Monde, ne m'en veux pas, mais je me sens mieux loin de toi
Oh ! Assis au bord du temps, je regarde le monde
Il est triste ou marrant, de seconde en seconde
Au bout de ma lorgnette, j'en vois de toutes les couleurs
Je vois des choses un peu bêtes et d'autres qui font peur
Je vois des pays où l'homme fait des folies de son corps
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Mais la femme adultère est lapidée à mort
Monde, Monde, excuse-moi, mais je ne comprends plus tes lois

Assis au bord du temps, je me tiens loin du monde
Et pourtant je l'entends, la violence qui gronde
Je vois des malins qui se battent à la sortie des stades
Et des p'tites vieilles qu'on agresse pendant leur promenade
Je vois une épouse qui, comme chaque soir, se prend un pain
Son mari s'est saoulé, n'a pas trouvé de turbin
Je vois des nations qui se tapent dessus depuis toujours
Mais elles n'ont pas de pétrole, alors tintin les secours
Je vois des fous qui prient avant de tout faire sauter
Des gosses qui, à coup de pierres, veulent chasser des blindés
Je vois le général, entouré de sa cour
Qui explique au journal sa petite guerre du jour
Je vois le p'tit soldat, dans le froid, dans la boue
Qui ne comprend toujours pas où mène ce jeu de fous

Ô Monde ! Monde, ne m'en veux pas, mais je me sens mieux loin de toi
Oh ! Assis au bord du temps, je regarde le monde
Il est triste ou marrant, de seconde en seconde
Au bout de ma lorgnette, j'en vois de toutes les couleurs
Je vois des choses un peu bêtes et d'autres qui font peur
Je vois des pays où l'homme fait des folies de son corps
Mais la femme adultère est lapidée à mort
Monde, Monde, excuse-moi, mais je ne comprends plus tes lois
Ô Monde ! Monde, ne m'en veux pas, mais je me sens mieux loin de toi
Oh ! Assis au bord du temps, je regarde le monde
Il est triste ou marrant, de seconde en seconde
Au bout de ma lorgnette, j'en vois de toutes les couleurs
Je vois des choses un peu bêtes et d'autres qui font peur
Je vois des pays où l'homme fait des folies de son corps
Mais la femme adultère est lapidée à mort
Monde, Monde, excuse-moi, mais je ne comprends plus tes lois.